VARANASI - (Ancienne BENARES)
LES GHATS DE VARANASI
VARANASI est une ville sacrée. Le Gange qui symbolise les cheveux de Shiva a une fonction purificatrice. Se faire incinérer à Bénarès c'est aussi rompre le cycle des réincarnations et accéder au Nirvana. La frénésie religieuse a encore plus sa place ici qu'ailleurs en Inde.
Dans le petit monde des voyageurs, VARANASI est
auréolée d'une aura mystique. Il y a une "énergie" dans cette ville.
Qu'en est-il exactement ? Autant le dire, nous avons été en communion avec ces gens spirituellement autres...
D'abord le côté « peintures romantiques » avec ses palais décatis, comme reflets d'une splendeur d'antan. La lumière brumeuse du petit matin qui semble isoler la ville.
Ensuite le spectacle le long des Ghâts, ces escaliers qui longent le Gange sur près de 7 km. On y vient pour prier, se laver (se purifier), se raser (les femmes pèlerins font don de leurs cheveux au fleuve), jouer au cricket, laver son linge, faire l'aumône aux sâdhus, pratiquer le yoga, faire sécher des bouses de vaches... ou regarder ce cirque coloré. On y entend pêle-mêle de la musique pop hindi, le bruit des conques et des cloches agitées lors des prières.
Scène au petit matin, des hindous font leurs ablutions dans le fleuve, malheureusement ultra pollué.
Le ghât des crémations.
Dasaswamedh est le ghât le plus célèbre de la ville, avec sa grosse citerne d’eau rose.
C’est ici qu’a lieu tous les soirs à la tombée de la nuit une cérémonie appelée
puja : ce sont des offrandes faites à la déesse Ganga.
Les ghâts sont le terme utilisé pour désigner les escaliers qui, en Inde, descendent vers un point d’eau, très souvent sacré.
Enveloppé de tissu et papiers dorés, recouvert de colliers de fleurs, le cadavre est plongé dans l'eau purificatrice du Gange, puis déposé sur le bûcher.
Ci-dessous photos prises lors de
mon premier voyage en Inde
Le spectacle devient est comme surréaliste.
Le Gange, fleuve mythique, Mère Gangâ
Il n'y a pas qu'à Bénarès (Varanasi) que
le Gange se laisse admirer. Le fleuve traverse toute l'Inde du Nord et vous emmène
vers de multiples merveilles touristiques.
Il n'est pas de fleuve sur cette Terre qui
fasse autant l'objet d'adoration que le Gange. Dévotion pour les hindous,
fascination pour les touristes, mille lumières le font scintiller jour et nuit,
toute l'année, depuis la nuit des temps. Tour à tour torrent impétueux ou océan
à perte de vue, il est à lui seul un voyage infini, en fonction des lieux et
des saisons.
Mère Gangâ, le mythe
fondateur d'un fleuve divin
Il fut un temps où un yogi, pour se débarrasser des démons habitant l'océan et qui venaient perturber sa méditation, avala l'océan tout entier. Plus de démons, mais malheureusement, plus d'eau non plus. La Terre se mourait de sécheresse, lorsque le roi Baghirata implora Brahma, le créateur lui-même, pour qu'il envoie sur Terre sa fille, la déesse Ganga, née de la sueur des pieds de Vishnou. Brahma agréa cette demande et ordonna à Ganga de descendre pour sauver les hommes. Celle-ci, vaniteuse, se sentit blessée d'être obligée de quitter sa nature divine et, dans sa colère, essaya de se venger en se précipitant sur Terre sous la forme d'une eau dévastatrice. Shiva l'intercepta dans sa chevelure et l'apaisa, afin qu'elle s'écoule en douceur sur les pentes de l'Himalaya. Ganga, touchée trois fois par les trois dieux de la Trimurti (Brahma, Vishnou et Shiva), est ainsi triplement sanctifiée.
Il fut un temps où un yogi, pour se débarrasser des démons habitant l'océan et qui venaient perturber sa méditation, avala l'océan tout entier. Plus de démons, mais malheureusement, plus d'eau non plus. La Terre se mourait de sécheresse, lorsque le roi Baghirata implora Brahma, le créateur lui-même, pour qu'il envoie sur Terre sa fille, la déesse Ganga, née de la sueur des pieds de Vishnou. Brahma agréa cette demande et ordonna à Ganga de descendre pour sauver les hommes. Celle-ci, vaniteuse, se sentit blessée d'être obligée de quitter sa nature divine et, dans sa colère, essaya de se venger en se précipitant sur Terre sous la forme d'une eau dévastatrice. Shiva l'intercepta dans sa chevelure et l'apaisa, afin qu'elle s'écoule en douceur sur les pentes de l'Himalaya. Ganga, touchée trois fois par les trois dieux de la Trimurti (Brahma, Vishnou et Shiva), est ainsi triplement sanctifiée.
Ce mythe est chanté dans tous les textes
sacrés de l'hindouisme. Car il ne s'agit pas d'une eau tombée en une seule fois
: Ganga représente l'essence ultime de l'eau et son processus cyclique. De
fait, à chaque pluie, et à chaque étape du cours d'eau, le mythe est
réactualisé. L'instant et le lieu qui concentrent la sainteté de cette eau se
situe à Gangotri,
à environ 6 000 m d'altitude, où jaillit la source de Bhagirati (fille de Bhagirata). Pour s'y rendre, il
n'y a que deux solutions : les bus à partir de Haridvar jusqu'au village de
Gangotri (2 jours de voyage), et ensuite, 18 km à pied, 8 heures de marche
réservées aux plus sportifs. Cascade bouillonnante et limpide, ainsi se
présente au monde la mère des Indes. Quelques kilomètres plus bas, elle est
rejointe par un autre cours d'eau, et leur fusion donne définitivement
naissance au Gange.
Le parcours du Gange
Dévalant l'Himalaya sous la forme d'un torrent grossissant, le Gange soudain s'apaise et s'élargit juste avant Rishikesh, première ville sainte sur le long parcours du fleuve. Puis, 30 km plus bas, Haridvar symbolise l'entrée de Ganga au pays des hommes, c'est-à-dire le lieu où l'eau bienfaisante touche la plaine. C'est à Haridvar qu'est célébrée la Kumba Mela. Commence alors la lente progression des eaux sur toute la plaine gangétique, grossissant grâce à l'affluence de nombreux autres fleuves et rivières. En arrivant dans le Bihar, après 2700 km, le Gange est large comme un océan, et en période de mousson, il n'est pas rare qu'il s'étende à perte de vue, submergeant toute la plaine. Au Bengale, il rejoint la mer par le plus grand delta du monde, qu'il partage avec le Brahmapoutre.
Dévalant l'Himalaya sous la forme d'un torrent grossissant, le Gange soudain s'apaise et s'élargit juste avant Rishikesh, première ville sainte sur le long parcours du fleuve. Puis, 30 km plus bas, Haridvar symbolise l'entrée de Ganga au pays des hommes, c'est-à-dire le lieu où l'eau bienfaisante touche la plaine. C'est à Haridvar qu'est célébrée la Kumba Mela. Commence alors la lente progression des eaux sur toute la plaine gangétique, grossissant grâce à l'affluence de nombreux autres fleuves et rivières. En arrivant dans le Bihar, après 2700 km, le Gange est large comme un océan, et en période de mousson, il n'est pas rare qu'il s'étende à perte de vue, submergeant toute la plaine. Au Bengale, il rejoint la mer par le plus grand delta du monde, qu'il partage avec le Brahmapoutre.
A chaque étape, la déesse Ganga est sanctifiée et adorée
avec, toujours en arrière-plan, cette crainte paradoxale de l'eau malfaisante
et destructrice. Car Ganga peut tout aussi bien nourrir que punir, et ses
caprices sont une des raisons majeures pour laquelle chaque fidèle tente de
nouer avec elle une relation profonde et intime.
Allahabad (la ville d'Allah,
ainsi baptisée par l'empereur moghol Akbar), deuxième ville la plus sacrée
après Varanasi, est pourtant la moins fréquentée par les touristes. C'est là
que se trouve le Sangam, ce lieu sacré où le Gange rejoint le Yamuna, 3e fleuve
saint de l'Inde, et que se déroule tous les 12 ans la Maha Kumba Mela. C'est là
aussi que les cendres de Gandhi furent dispersées, que naquit Nehru dont la
maison est transformée en musée Gandhi-Nehru. Là enfin que se trouve l'une des
plus célèbres universités du pays, et la tombe du frère de Shah Jahan.
Varanasi
(Bénarès), incontournable étape, la ville dédiée à Shiva (époux de Gangâ),
doublement sanctifiée donc. C'est à cet unique endroit que l'hindou peut
espérer échapper à la roue du Samsara. C'est la Mecque indienne, l'objectif
ultime de tout hindou, célèbre pour ses magnifiques ghât, escaliers sur
les rives du fleuve. Les eaux du Gange sont éclairées en permanence par les
torches des prêtres et des pujas (prières), le feu des crémations qui se
déroulent jour et nuit, et les reflets de la Lune. Varanasi est aussi la
capitale de la soie, et ses brocarts sont mondialement connus.
Les eaux sales et purifiantes du Gange
Comptant parmi les fleuves les plus
pollués du monde, le Gange est aussi le réceptacle de toutes les cendres
mortuaires et des cadavres non brûlés. Après Haridvar, il est donc peu
souhaitable de s'y baigner, sauf si vous avez foi en la protection des dieux.
Car la dévotion des hindous dépasse la matérialité de l'eau qui, en dépit de sa
saleté, conserve éternellement ses vertus purificatrices. "Une eau, dont
tout microbe qui se respecte ne voudrait pas", écrivait Pierre
Loti.
Le spectacle des cérémonies et de la dévotion n'en demeurent pas moins une source de fascination éternelle pour nous les voyageurs, à consommer sans modération !
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