D'UDAIPUR A FATEHPUR SIKRI PUIS A AGRA
42 ans après, me revoici devant ce mausolée qui flotte au dessus de la Terre
AGRA : L’AUTRE CAPITALE
DES MOGHOLS
Agra, comme Delhi à 200 km au nord,
est située sur la rive droite de la Yamunâ, sauf qu’Agra demeura longtemps une
ville sans importance. Mais lorsqu’elle devient la capitale de Sikandar Lodi,
elle va se hisser au premier rang avec Bâbur, vainqueur des Lodi en 1526, qui
en fera la capitale de l’empire Moghol. Agra atteindra son apogée sous les
règnes d’Akbar, Jehangir et Shah Jahan qui feront évoluer sa tradition
architecturale jusqu’au Taj Mahal, degré ultime de la perfection de l’art
Moghol. Après le départ d’Aurangzeb pour Delhi, Agra perdra sa splendeur et
deviendra une petite ville de province des Indes Britanniques.
Agra, rivale de Delhi.
Agra entre dans l’histoire avec l’afghan Sikandar Lodi (1488-1516) qui s’empare du trône de Delhi et choisit Agra comme capitale en 1502. Bâbur, après avoir battu les Lodi, sultans de Delhi, en 1526, arrête ses conquêtes à Agra. Affligé par la poussière, la sécheresse et la chaleur et nostalgique de la douceur des jardins persans, il y fera construire un magnifique jardin Moghol, Ram Bagh (ou jardin du repos, encore visible aujourd’hui), une réplique de son jardin persan de Kaboul.
Depuis Akbar, où apparaît un art nouveau, indo musulman, synthèse entre les
styles des deux cultures et dont les
caractéristiques se concrétisent au Fort Rouge d’Agra, jusqu’à Shah Jahan à qui
l’on doit le Taj Mahal, évolution ultime de la tradition architecturale Moghole
par sa perfection d’harmonie et d’esthétisme, les « Grands Moghols »
façonneront architecturalement Agra pour en faire la plus belle capitale
d’Asie.
Mais Agra ne fut la capitale des empereurs Moghols que
par intermittence. Par exemple, le fils de Babur, Humayun, préférera Delhi,
mais son petit-fils, Akbar, troisième des « Grands Moghols », choisira Agra dès
le début de son règne. Mais il la laissera pour Fatehpur Sikri, éphémère
capitale abandonnée pour manque d’eau qui deviendra une ville fantôme. Sous
Jahangir et Shah-Jahan, Agra sera une capitale épisodique et Aurangzeb, dernier
des « Grands Moghols », déplacera définitivement le pouvoir d’Agra à Delhi
AGRA : LE TAJ MAHAL
Le Taj Mahal . Depuis des siècles, cette
lumineuse perle de l’Inde a usé tous les superlatifs. Le Taj Mahal, dont la
célèbre silhouette constitue l’emblème du pays est l’édifice le plus
photographié au monde et reste le plus parfait jamais construit par l’homme.
Manifestation de l’amour d’un empereur pour sa reine disparue, la beauté du Taj
est impossible à décrire et il est bien plus qu’un magnifique mausolée de
marbre blanc dont l’ornementation des tombeaux est d’une exécution parfaite et
le travail d’incrustation d’une beauté exemplaire. On raconte même que Shah
Jahan avait l’intention de construire un autre mausolée identique pour lui-même
mais en marbre noir.
.
LE TAJ MAHAL
TAJ MAHAL : UN MAUSOLEE POUR UN AMOUR.
L’Histoire : Témoignage
d’amour d’un homme à son épouse.
Alors qu’il n’est qu’un prince, Shah Jahan
succombe aux charmes d’Arjumand Banu (nièce de Nur jahan) et l’épouse. Devenu
Empereur, il lui accorde le titre de « Mumtaz Mahal » (l’Elue du Palais).
Mais la reine meurt en couches en
1631 en donnant naissance à son quatorzième enfant.
Shah Jahan qui lui voue un amour sans borne est terriblement affecté et promet
de faire construire à sa mémoire le plus beau mausolée jamais construit par un
homme pour son épouse. Il ramène sa dépouille à Agra et la fait ensevelir
momentanément avant de faire commencer les travaux d’un édifice qui devait être
le plus magnifique du monde.
Les
Travaux : 22 ans et 20.000 hommes pour le construire.
Shah Jahan
ayant visité les meilleurs exemples d’architecture de l’Inde donna son
approbation pour concevoir un jardin funéraire dans la lignée du tombeau
d’Humayun (son arrière-grand-père) à Delhi.
20.000 personnes travailleront 12 ans sous la direction des plus grands maîtres
de l’époque dans leur spécialité et il faudra dix ans de travaux
supplémentaires pour qu’en 1652 le dôme blanc se dresse vers le ciel et éclipse
complètement le modèle de Delhi.
Les jardins et les extérieurs du mausolée.
Une fois passée la fouille réglementaire par le service de sécurité, depuis l’immense porte à arche, on
voit apparaître le Taj dans sa vision la plus célèbre et depuis
cette position, à 275 mètres, avec son dôme de marbre massif qui semble proche
et attire irrésistiblement le visiteur, il semble flotter sur terre comme dans
une manipulation de la perspective.
Jardins et canaux.
L’architecture
du Taj
Posé sur une terrasse (7 m de
hauteur) revêtue de marbre blanc, le bâtiment central, typiquement persan, est
un carré aux angles coupés (formant ainsi un octogone irrégulier). Aux quatre
coins de cette plate-forme, s’élancent quatre minarets surmontés d’un dôme à
ombrelle. L’immense coupole du Taj (26
m de haut et 18 m de diamètre), bulbeuse et en marbre blanc, est flanquée de 4
kiosques à dôme aux arcs polylobés. Sur chacune des 4 façades de 33 m de haut,
s’ouvre un grand porche (iwan) à arcade ogivale, propre à l’architecture
islamique. Ces quatre porches à arcs renforcés sont encadrés de bandeaux
superbement calligraphiés, reproduisant les versets du coran et dont les
caractères paraissent avoir les mêmes dimensions de bas en haut, c’est en
réalité une ingéniosité de l’art de la calligraphie pour compenser les lois de
la perspective (en photographie il faudra attendre les chambres et les
objectifs à décentrement pour obtenir le même résultat). La masse lumineuse du
marbre blanc est équilibrée par l’utilisation de décorations, en couleur très
retenue, sous forme d’arabesques florales et de motifs géométriques exécutés en
pierres semi précieuses polychromes : turquoise, corail, malachite,
lapis-lazuli, insérées dans le marbre blanc (technique de la pietra dura).
Dans le mausolée : tombeaux
et cénotaphes.
La chambre des tombeaux.
Une fin tragique.
Le Fort Rouge d’AGRA
Le Taj Mahal est un joyau de blancheur
Le jeu de la
lumière sur le marbre en fait un monument à l’atmosphère changeante suivant les
heures de la journée (toujours aussi magique et envoûtant c’est un régal pour
les photographes).
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